1573 : La Paix de Constantinople met fin à la guerre entre l'Empire ottoman et la République de Venise, qui cède Chypre
En 1573, un événement marqua un tournant important dans l’histoire des relations internationales du XVIe siècle : la conclusion de la paix entre l'Empire ottoman et la République de Venise, qui mit fin à une guerre longue et sanglante. Cette paix, connue sous le nom de Paix de Constantinople, entraîna des conséquences géopolitiques majeures, notamment la cession de l'île de Chypre à l'Empire ottoman.
Contexte de la guerre
La guerre entre l'Empire ottoman et la République de Venise avait commencé en 1570, après que Venise eut tenté de renforcer sa position en Méditerranée orientale, notamment en contrôlant l'île stratégique de Chypre. Les Ottomans, qui cherchaient à étendre leur influence et à sécuriser leurs routes commerciales, ne pouvaient tolérer cette menace dans un territoire déjà sous leur sphère d'influence. Après une série de conflits militaires, dont la célèbre bataille de Lépante (1571), qui vit une coalition chrétienne infliger une défaite à la flotte ottomane, les hostilités continuèrent néanmoins sur terre, avec la prise de Chypre par les Ottomans en 1571.
Les négociations et la signature de la paix
Après deux années de luttes acharnées, les deux puissances comprirent qu’une paix était nécessaire. Les Ottomans, dirigés par le sultan Selim II, étaient prêts à consolider leur victoire, tandis que Venise, bien qu’affaiblie par les pertes humaines et matérielles, souhaitait préserver ce qu’il lui restait de son empire commercial. La négociation, sous l’égide de la cour ottomane, aboutit à la signature de la Paix de Constantinople en 1573.
Les termes de l’accord
L’un des principaux termes de cet accord fut la cession de Chypre par Venise à l'Empire ottoman. Cette île, d'une grande importance stratégique en Méditerranée, passait ainsi sous le contrôle des Ottomans. Venise, bien que désireuse de conserver son influence dans la région, n’avait d’autre choix que de se soumettre à cette exigence.
En échange de la cession de Chypre, les Ottomans consentirent à accorder à Venise certaines garanties concernant ses possessions commerciales, notamment en ce qui concerne ses comptoirs et ses privilèges dans l’Empire ottoman. La République de Venise, tout en perdant une importante colonie, réussit à préserver son réseau commercial et à éviter des représailles plus sévères de la part de l'Empire ottoman.
Conséquences de la paix
La cession de Chypre eut des conséquences à long terme pour les deux puissances. Pour l’Empire ottoman, la conquête de Chypre représentait un renforcement de son autorité dans la région et une étape supplémentaire dans son expansion en Méditerranée. Cependant, cette victoire ne signait pas la fin des tensions entre l’Empire et les autres puissances européennes, notamment la République de Venise, qui continua à chercher des moyens de regagner son influence perdue.
Du côté de Venise, la perte de Chypre fut un coup dur pour sa réputation et son pouvoir en Méditerranée orientale. Cependant, la République parvint à maintenir son rôle de grande puissance commerciale, en conservant sa position dominante dans le commerce maritime en Méditerranée. Les tensions avec l'Empire ottoman restèrent sous-jacentes, et la guerre se poursuivit sporadiquement, notamment avec l’attaque des côtes italiennes par les corsaires ottomans.
Conclusion
La Paix de Constantinople de 1573 marqua un tournant dans les relations entre l'Empire ottoman et la République de Venise, avec la cession de Chypre aux Ottomans. Bien que cette paix ait mis fin à une guerre dévastatrice, elle a également ouvert la voie à de nouvelles dynamiques géopolitiques dans la région méditerranéenne. La République de Venise perdit un important territoire, mais conserva son réseau commercial, tandis que l'Empire ottoman renforça son autorité sur l'île de Chypre, un territoire clé pour le contrôle de la Méditerranée.
Commentaires
Enregistrer un commentaire