1886 : La Convention de Berne, le serment d’une nouvelle ère pour les arts et les lettres



Imaginez un monde où les œuvres de l’esprit, les chefs-d'œuvre littéraires et les créations artistiques peuvent être reproduits, copiés, utilisés sans la moindre reconnaissance pour leurs créateurs. C’est dans ce contexte que, le 9 septembre 1886, une poignée de nations éclairées se rassemblent dans une petite ville suisse : Berne. Une convention se prépare, qui marquera à jamais l'histoire de la protection des droits d'auteur.

Les plus grands esprits de l'époque savaient que l'art, qu'il prenne la forme de la littérature, de la peinture, de la musique ou du théâtre, était l'un des plus beaux cadeaux de l'humanité. Mais, jusque-là, ces trésors n'étaient pas protégés au-delà des frontières nationales. Une œuvre publiée en France pouvait être pillée en Angleterre, une chanson née en Italie jouée sans vergogne en Allemagne. Les artistes vivaient sous la menace de voir leur génie pillé.

Ce jour-là, en 1886, tout changea. Sous la plume de représentants de dix pays, la Convention de Berne pour la protection des œuvres littéraires et artistiques est signée. Elle fut conçue pour protéger les droits des créateurs à travers le monde, offrant aux artistes une reconnaissance internationale et, surtout, une juste récompense pour leur travail, peu importe où leur œuvre voyait le jour. De grands noms comme Victor Hugo avaient plaidé avec ferveur pour cette cause, estimant que la liberté de l'artiste allait de pair avec la protection de ses droits.

Dans les couloirs de Berne, cette convention résonnait comme une promesse. Les plumes des écrivains, les pinceaux des peintres, les notes des musiciens seraient désormais respectés et protégés, sans frontières, sans barrières. Désormais, l'artiste pouvait rêver en paix, sachant que son travail lui appartenait, et qu'il serait reconnu pour son talent et son originalité, peu importe où sa création serait admirée


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