1701 : Jacques François Stuart, le Prince en exil, devient le prétendant Jacobite au trône d'Angleterre et d'Écosse
En cette année de 1701, le destin de deux royaumes est suspendu à la revendication d’un homme, un prince exilé que ses partisans appellent avec espoir Jacques III d’Angleterre et Jacques VIII d’Écosse. Mais pour l’Histoire officielle, il est Jacques François Stuart, le prétendant jacobite, héritier déchu des couronnes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Ce moment cristallise un combat qui s’étendra sur des décennies, celui des Jacobites pour restaurer la lignée des Stuarts sur le trône, contre l'ordre établi de la couronne britannique.
Jacques François Stuart, également connu sous le nom de James Francis Edward Stuart, est le fils de Jacques II, le dernier roi catholique à régner sur l’Angleterre et l’Écosse. En 1688, son père est contraint à l'exil par la Glorieuse Révolution, un soulèvement protestant qui amène au pouvoir Guillaume d'Orange et son épouse, Marie II, la fille aînée de Jacques II. Ainsi commence une ère où la dynastie Stuart est renversée au profit des nouveaux souverains protestants.
Mais pour les fidèles de la couronne Stuart, les "Jacobites", Jacques François Stuart est le roi légitime. Né en 1688, quelques mois avant la fuite de son père en France, Jacques grandit à la cour de Louis XIV, sous la protection du roi-soleil. Dans les châteaux de Versailles et Saint-Germain-en-Laye, il est élevé dans la conviction qu'un jour, il reprendra ce qui lui revient de droit : les couronnes d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande.
Le 16 septembre 1701, la mort de son père, Jacques II, fait de lui l’héritier incontesté du trône Stuart. À ce moment, Jacques François Stuart devient le prétendant au trône et porte sur ses épaules les espoirs de ceux qui refusent de reconnaître les souverains protestants qui occupent le trône de Londres. Les Jacobites, nombreux en Écosse et en Irlande, mais aussi dans certaines régions d'Angleterre, voient en lui le dernier espoir de restaurer la monarchie catholique et la ligne légitime des Stuarts. À la cour de Louis XIV, il est reconnu comme Jacques III par le roi de France, déclenchant ainsi une série d’intrigues politiques et militaires.
Le combat pour le trône ne sera pas facile. Alors que Anne, la sœur cadette de Marie, monte sur le trône d'Angleterre en 1702, les partisans de Jacques François Stuart tentent à plusieurs reprises de le réinstaller par la force. Les soulèvements jacobites sont nombreux au cours des décennies suivantes, notamment en 1715 et en 1745, où le fils de Jacques, Charles Édouard Stuart, tentera également de reconquérir le trône. Pourtant, malgré les batailles, les complots et les alliances secrètes, Jacques ne régnera jamais.
Mais le rêve jacobite, lui, ne meurt jamais vraiment. Même si Jacques François Stuart passe le reste de sa vie en exil, sa figure devient celle d’un roi sans couronne, une icône pour ceux qui refusent de voir s'éteindre l'éclat de la dynastie Stuart. Il mourra en 1766, à Rome, où il aura vécu comme un roi en exil, mais pour ses partisans, il restera à jamais Jacques III.
Les révoltes jacobites, bien que vouées à l'échec, ont laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la Grande-Bretagne. Elles ont ravivé les divisions religieuses, politiques et culturelles dans les îles britanniques, et leur souvenir reste vivant, gravé dans les légendes écossaises et anglaises. Jacques François Stuart, le prince oublié des trônes, est devenu bien plus qu’un simple prétendant ; il incarne la nostalgie d’un passé révolu, le symbole de la résistance contre le pouvoir en place.
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